jeudi 9 février 2012

Blogue 1: Mon arrivée en Haïti




Mon avion a donc atterri à Port-au-Prince mardi à 13h50 avec une heure de retard à cause de problèmes de détecteurs de fumée au décollage.  Durant le trajet, on a eu des problèmes de décompression de la cabine. Ça n’a pas été annoncé, mais je le savais parce que j’ai eu un malaise en même temps que les deux agents de bord qui me servaient à boire. Elles m’ont dit qu’elles pensaient savoir ce que c’était et de leur dire si je filais mal une autre fois. Finalement ça s’est replacé. J’étais bien dans l’avion puisque j’ai changé de place voyant qu’il y avait trois sièges de libres au centre de l’avion. Je ne me rappelle même plus du film que j’ai visionné. Ça ne devait pas être très bon…



Une fois la douane passée, je me suis loué un chariot. Je savais que c’était 2$ US, que j’avais préparés. Le monsieur responsable des chariots me parlait en anglais, faisant semblant qu’il ne comprenait pas le français bien articulé que je m’efforçais de lui parler.

« - Four dollars madame.
-       Non monsieur,  2$.
-       Fous dollars for two.
-       Mais monsieur, je ne veux qu’un seul chariot !
-       Ah, mais il fallait le dire madame ! »
-        
J’ai vraiment essayé de m’organiser toute seule pour ramasser mes bagages et transporter mon chariot jusqu’à la sortie. Peine perdue, les « travailleurs autonomes » assignés à l’aide aux bagages se sont carrément garochés sur moi pour m’aider. Ils sont futés !

« - Vos coupons de bagages !
Moi, pensant être dans le tort ou quelque chose…
-       Ok, ok… Un instant, je ne sais pas où je les ai mis… Voilà !
-       Parfait, je m’en occupe. Je serai avec vous jusqu’à la fin.
-       (pour moi-même… Merdeuuuuuu !!!). Mais monsieur, je peux vraiment m’organiser toute seule.
-       Vous m’avez dit une valise noire, une valise bleue, c’est ça ?
-       Non, une valise rouge et un sac à dos vert.
-       Pa pwoblem. Je suis avec vous jusqu’au bout.
-       Non monsieur, je vais vous donner des sous après avoir récupéré mes bagages et après je m’organise toute seule, ok ?
-       Ok…

Trois dollars US plus tard et après plusieurs bleus sur les mollets occasionnés par les coups de chariots que le monsieur derrière moi me donnait pour sortir de l’ère de réception des bagages, je surgis dans le long corridor qui mène à l’extérieur de l’aéroport.
« - Madame, taxi ?
-       Pa besoin.
-       Madame de l’aide pour vos bagages.
-       Non meci, pa besoin.
-       Madame, madame, PCV-Haïti ?
-       Oui ?
-       Ah, je travaille toujou pou PCV les mardis.
-       (Pour moi-même merdeuuu… encore…) Mais je peux pousser mon chariot toute seule !!!
-       Mais je travaille pou PCV tous les mardis…

Et le monsieur de carrément s’accrocher au coin de mon chariot pour m’accompagner (je le poussais moi-même quand même, complètement exaspérée !) Choc culturel ? Non, parce que je l’avais déjà vécu. Exaspération, définitivement !!!

Au bout, du long corridor et toujours avec ma nouvelle décoration accrochée à mon chariot, j’ai été accueillie par Kettie la chef de projet et Daniel, son chauffeur. Mais la première personne qui a attiré mon attention, c’est Marie-Josée dans sa jolie robe-tailleur ivoire et ses souliers de madame qui me criait « Attend, attend, faut que je prenne une photo pour rassurer la famille ! ». Une fois cela fait et Marie-Josée partie au travail, je suis montée à bord du véhicule et ai retrouvé Jean-Joseph que j’avais rencontré en formation et qui était arrivé un peu plus tôt par un vol d’American Airlines.

Nous avons été transportés jusqu’au guest house (très luxueux !) du CECI à Pétion-Ville. J’ai rapidement retrouvé Élise et Catherine, que j’avais rencontrés en formation. Nous nous sommes baignés dans la piscine, nous avons discuté et ensuite, nous nous sommes préparés à aller souper chez Marie-Josée. Au menu guacamole et tostitos et une fondue au fromage (deux en fait), achetée chez Hamel ! Bon vin, histoires amusantes. Bref, un souper de fille pas tellement différent de ceux qu’on aurait fait chez nous ! À 10 heures, nous avons dû partir car nous avions déjà dépassé notre couvre-feu (le chauffeur nous a gentiment attendu !).

Mercredi matin, je me suis levé vers 7h45 pour manger avec les filles. Ensuite, j’ai eu un petit « briefing » avec la chef de projet sur les règles de sécurité, le téléphone et d’autres détails. Je suis allée me faire une épicerie de base qui m’a coûté la peau du cul ! M’enfin, j’ai ma moutarde de dijon, mon huile d’olives et mon vinaigre balsamique (et une bougie à la vanille pour mettre dans ma chambre pas décorée), donc je suis en business ! Lucie, ma coordonnatrice et John, mon nouveau coloc sont venus nous chercher avec Arold le chauffeur. Le trajet s’est bien déroulé.  J’ai dormi une grande partie du trajet, ce qui est normal dans mon cas. Je suis une piètre co-pilote. Nous sommes arrivés à Marchand-Dessalines vers 17h30. Thalès, mon autre coloc nous attendait avec un souper que Phaïs, la ménagère, avait préparé. John m’a servi un très apprécié pastis. Ensuite, autre breifing par Lucie cette fois, sur les règles de vie. Ma chambre est grande, le lit est confortable, mais il n’y a pas de décoration, je remédierai à la situation sous peu ! Je suis déjà relativement installée. Finalement, je travaillerai surtout de la maison. Ce qui est bien, mais ne justifie plus mes achats de vêtements faits à Montréal. C’est tu plate, je les porterai quand même !

Cet après-midi, j’ai ma première rencontre avec mes partenaires. Patrick, qui s’occupe des activités jeunesse et des communications à la mairie et deux autres personnes qui s’occupent d’organisations de jeunes et d’équipes sportives. Ensuite, je travaillerai à développer un plan de travail. J’ai donc environ une semaine pour mettre en marche mon cerveau et m’adapter à la chaleur et au rythme de vie ici.

Ce soir, nous déciderons si nous allons au carnaval de Jacmel en fin de semaine. La fin de semaine suivante, un coopérant de Port-au-Prince organise une randonnée de Kenscoff à Seguin, dans les montagnes. 19 km de marche le samedi et au retour le lundi, et 12 km dans un parc de conservation le dimanche. Ça, je veux vraiment y aller, même si j’ai peur de trouver ça rough le 19 km… Étant déterminée à perdre mon 3 kilos de trop autrement qu’en étant malade, je ferai probablement l’effort ! À suivre, avec des photos!

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