Mon avion a donc atterri à Port-au-Prince mardi à 13h50
avec une heure de retard à cause de problèmes de détecteurs de fumée au
décollage. Durant le trajet, on a
eu des problèmes de décompression de la cabine. Ça n’a pas été annoncé, mais je
le savais parce que j’ai eu un malaise en même temps que les deux agents de
bord qui me servaient à boire. Elles m’ont dit qu’elles pensaient savoir ce que
c’était et de leur dire si je filais mal une autre fois. Finalement ça s’est
replacé. J’étais bien dans l’avion puisque j’ai changé de place voyant qu’il y
avait trois sièges de libres au centre de l’avion. Je ne me rappelle même plus
du film que j’ai visionné. Ça ne devait pas être très bon…
Une fois la douane passée, je me suis loué un chariot. Je
savais que c’était 2$ US, que j’avais préparés. Le monsieur responsable des
chariots me parlait en anglais, faisant semblant qu’il ne comprenait pas le
français bien articulé que je m’efforçais de lui parler.
« - Four dollars madame.
- Non
monsieur, 2$.
- Fous
dollars for two.
- Mais
monsieur, je ne veux qu’un seul chariot !
- Ah,
mais il fallait le dire madame ! »
-
J’ai vraiment essayé de m’organiser toute seule pour
ramasser mes bagages et transporter mon chariot jusqu’à la sortie. Peine
perdue, les « travailleurs autonomes » assignés à l’aide aux bagages
se sont carrément garochés sur moi pour m’aider. Ils sont futés !
« - Vos coupons de bagages !
Moi, pensant être dans le tort ou quelque chose…
- Ok,
ok… Un instant, je ne sais pas où je les ai mis… Voilà !
- Parfait,
je m’en occupe. Je serai avec vous jusqu’à la fin.
- (pour
moi-même… Merdeuuuuuu !!!). Mais monsieur, je peux vraiment m’organiser
toute seule.
- Vous
m’avez dit une valise noire, une valise bleue, c’est ça ?
- Non,
une valise rouge et un sac à dos vert.
- Pa
pwoblem. Je suis avec vous jusqu’au bout.
- Non
monsieur, je vais vous donner des sous après avoir récupéré mes bagages et
après je m’organise toute seule, ok ?
- Ok…
Trois dollars US plus tard et après plusieurs bleus sur
les mollets occasionnés par les coups de chariots que le monsieur derrière moi
me donnait pour sortir de l’ère de réception des bagages, je surgis dans le
long corridor qui mène à l’extérieur de l’aéroport.
« - Madame, taxi ?
- Pa
besoin.
- Madame
de l’aide pour vos bagages.
- Non
meci, pa besoin.
- Madame,
madame, PCV-Haïti ?
- Oui ?
- Ah,
je travaille toujou pou PCV les mardis.
- (Pour
moi-même merdeuuu… encore…) Mais je peux pousser mon chariot toute
seule !!!
- Mais
je travaille pou PCV tous les mardis…
Et le monsieur de carrément s’accrocher au coin de mon
chariot pour m’accompagner (je le poussais moi-même quand même, complètement
exaspérée !) Choc culturel ? Non, parce que je l’avais déjà vécu.
Exaspération, définitivement !!!
Au bout, du long corridor et toujours avec ma nouvelle
décoration accrochée à mon chariot, j’ai été accueillie par Kettie la chef de
projet et Daniel, son chauffeur. Mais la première personne qui a attiré mon
attention, c’est Marie-Josée dans sa jolie robe-tailleur ivoire et ses souliers
de madame qui me criait « Attend, attend, faut que je prenne une photo
pour rassurer la famille ! ». Une fois cela fait et Marie-Josée
partie au travail, je suis montée à bord du véhicule et ai retrouvé Jean-Joseph
que j’avais rencontré en formation et qui était arrivé un peu plus tôt par un
vol d’American Airlines.
Nous avons été transportés jusqu’au guest house (très
luxueux !) du CECI à Pétion-Ville. J’ai rapidement retrouvé Élise et
Catherine, que j’avais rencontrés en formation. Nous nous sommes baignés dans
la piscine, nous avons discuté et ensuite, nous nous sommes préparés à aller
souper chez Marie-Josée. Au menu guacamole et tostitos et une fondue au fromage
(deux en fait), achetée chez Hamel ! Bon vin, histoires amusantes. Bref,
un souper de fille pas tellement différent de ceux qu’on aurait fait chez
nous ! À 10 heures, nous avons dû partir car nous avions déjà dépassé
notre couvre-feu (le chauffeur nous a gentiment attendu !).
Mercredi matin, je me suis levé vers 7h45 pour manger
avec les filles. Ensuite, j’ai eu un petit « briefing » avec la chef
de projet sur les règles de sécurité, le téléphone et d’autres détails. Je suis
allée me faire une épicerie de base qui m’a coûté la peau du cul !
M’enfin, j’ai ma moutarde de dijon, mon huile d’olives et mon vinaigre
balsamique (et une bougie à la vanille pour mettre dans ma chambre pas
décorée), donc je suis en business ! Lucie, ma coordonnatrice et John, mon
nouveau coloc sont venus nous chercher avec Arold le chauffeur. Le trajet s’est
bien déroulé. J’ai dormi une
grande partie du trajet, ce qui est normal dans mon cas. Je suis une piètre
co-pilote. Nous sommes arrivés à Marchand-Dessalines vers 17h30. Thalès, mon
autre coloc nous attendait avec un souper que Phaïs, la ménagère, avait
préparé. John m’a servi un très apprécié pastis. Ensuite, autre breifing par
Lucie cette fois, sur les règles de vie. Ma chambre est grande, le lit est
confortable, mais il n’y a pas de décoration, je remédierai à la situation sous
peu ! Je suis déjà relativement installée. Finalement, je travaillerai
surtout de la maison. Ce qui est bien, mais ne justifie plus mes achats de
vêtements faits à Montréal. C’est tu plate, je les porterai quand même !
Cet après-midi, j’ai ma première rencontre avec mes partenaires.
Patrick, qui s’occupe des activités jeunesse et des communications à la mairie
et deux autres personnes qui s’occupent d’organisations de jeunes et d’équipes
sportives. Ensuite, je travaillerai à développer un plan de travail. J’ai donc
environ une semaine pour mettre en marche mon cerveau et m’adapter à la chaleur
et au rythme de vie ici.
Ce soir, nous déciderons si nous allons au carnaval de
Jacmel en fin de semaine. La fin de semaine suivante, un coopérant de
Port-au-Prince organise une randonnée de Kenscoff à Seguin, dans les montagnes.
19 km de marche le samedi et au retour le lundi, et 12 km dans un parc de
conservation le dimanche. Ça, je veux vraiment y aller, même si j’ai peur de
trouver ça rough le 19 km… Étant déterminée à perdre mon 3 kilos de trop
autrement qu’en étant malade, je ferai probablement l’effort ! À suivre,
avec des photos!
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