jeudi 12 avril 2012

Blogue 11 : Un peu de couleur!


La petite fascinée par mes veines
Photos du dernier Blogue

Fedex notre chauffeur, dans son jardin









Les enfants qui m'ont bien salis la semaine dernière














Pâques

Après de nombreuses semaines d’organisation (d’échecs d’organisation en fait) nous avons décidé, un groupe de onze coopérants du programme, de nous rassembler à Jacmel pour la fin de semaine Pascal. Après une épuisante réunion avec mes partenaires, je me suis donc mis en route pour St-Marc, d’où je partirais avec Manon et Stéphanie pour Port-au-Prince. Les quatre mononcles qui habitent Dessalines avec moi ont décidé de passer la fin de semaine tranquille dans notre palpitant trou. Tant mieux pour eux, pour moi il n’en était pas question!

En arrivant à Port-au-Prince et après avoir encore raté l’occasion de prendre des photos d’affiches commerciales plus farfelues les unes que les autres (Père Noël Loto ou Noune Salon de Coiffure), nous avons pu nous jeter dans la piscine du guest et nous faire bronzer au soleil. Oui, les gens sont un peu limités à PaP car ils ont l’interdiction de marcher dans la rue, mais est-ce que je préfère être emprisonnée au paradis ou libre dans un trou… Je suis en réflexion à ce sujet, je vous reviens là-dessus.

Un peu plus tard dans l’après-midi, je me suis rendue au super marché Giant avec Catherine, Manon et Stéphanie. Catherine et moi avions la mission d’acheter les denrées pour le brunch de Pâques ainsi que notre part du vin et fromage de vendredi soir et notre lunch pour le BBQ qui aurait lieu quelques heures plus tard. Je me suis donc choisi un t-bone pour le BBQ et nous avons acheté les ingrédients pour préparer un brunch digne de chez Cora. Pour le vin et fromage, nous avons décidé d’acheter des pâtés en plus des fromages.
 
Catherine : - Heuuu… Y’a des pâtés en canne…
Moi : - Ouin… Paris Pâté ça fait pas trop vin et fromages…
Catherine : - Ouin… Y’a des rillettes à 8$.
Moi : - Ah, c’est bon ça. Hey… Y’a du foie gras!!!
Catherine : - À 30$, c’est un peu exagéré…
Moi : - Mais non, tcheck ça, y’en reste un bloc de 200 grammes à 12$!
Catherine : - …
Moi : - …
Catherine : - Penses-tu qu’il est encore bon?
Moi : - Il expire en mai 2013…
Catherine : - Ha! C’est Pâques!!!

Sur ces mots que ma grand-mère aurait probablement prononcés elle aussi, nous avons pris la canne de foie gras. Et à chaque item que nous avons choisi par la suite, nous nous répétions « Ah! C’est Pâques! » le sourire aux lèvres. En bout de ligne, ça nous a coûté 150$, mais bon « C’était Pâques! ».

Et oui, Amélie j'ai joué les aventuriers
à la guitare électrique!
Le BBQ fut un succès. Mon t-bone était un peu raide, mais c’était un t-bone sur le BBQ alors j’étais quand même contente. Anthony, un des chauffeurs de Port-au-Prince est débarqué avec deux copains musiciens et ils nous ont fait un beau spectacle. Nous avons dansé, bien ri et bien bu (honte à nous, c’était encore le Carême!). J’ai fini par accepter de danser avec un des musiciens, ceux qui me connaissent bien sauront combien j’apprécie danser avec des inconnus (sentir le sarcasme dans mon ton de voix, svp) mais bon, j’allais pas le kicker dans face non plus! Pendant la danse, qui n’avait rien d’inapproprié soit dit en passant :

Le musicien : - Les Québécois sont géniaux!
Moi : - Heu, oui bien sûr…
Le musicien : - J’aimerais aller tourner un vidéo-clip au Québec! On pourrait célébrer le Québec dans ce clip!
Moi : - Hum… Mais c’est de la musique haïtienne. Comment comptes-tu célébrer le Québec? Tu ne serais pas mieux de célébrer Haïti?
Le musicien : - … J’aimerais bien marier une Québécoise…
Moi : - Aaaaahhhh… heuheuheu… (Me semblait aussi qu’on en viendrait à ça!) Ben écoutes, je te souhaite bien de rencontrer l’âme sœur un jour… (Imaginer mon sourire « fake ».)
Le musicien : - C’est la dernière chanson… Et ça parle du dernier baisé…
Moi : - Hinhinhin… Ouais c’est ça… Tiens, mon amie m’appelle… Ciao!

À 8h le lendemain matin, toutes un peu barbouillées, nous nous mettons en route vers Jacmel dans deux véhicules. La route vers Jacmel est, comment dire… Imaginez une route sinueuse dans les montagnes, pis ben c’est ça la route de Jacmel. Je n’ai pas le mal des transports en général, mais là disons que je regrettais ne pas avoir un stock de Gravol dans ma sacoche.

Papier mâché à La Colline Enchantée


Plage à Jacmel
3h30 plus tard, nous sommes devant le guest des coopérants du PCV à Jacmel. Un somptueux domaine plein d’arbres sur lequel sont construites trois maisons. Nous nous sommes répartis dans les chambres libres et avons décidé de partir en deux groupes. Certaines (j’utiliserai le féminin Jonathan n’étant pas la majorité visible) d’entre nous décidèrent de passer l’après-midi à la plage. Pour ma part, je suivi le groupe qui voulait aller manger à la colline enchantée, une jolie petite auberge en haut d’une colline avec vue imprenable sur la vallée de Jacmel et la mer. Après le repas, nous sommes allés rejoindre les autres à la plage. J’ai passé 1h30 à jouer dans les vagues de surf avec Jonathan et Élise. J’avais l’impression d’avoir 8 ans et j’étais crevée après.

Raras
En revenant vers la maison, nous avons croisé les RaRa qui festoient pendant tout le Carême et arrivent à l’apogée des fêtes la fin de semaine de Pâques. Ce sont des genres de bandes à pieds qui dansent et font de la musique en marchant d’un village à l’autre (je crois que ça vient de la culture Voodoo). Alors, laissez-moi vous dire que quand 30 groupes de RaRa se rencontrent à une intersection, ça fait un méchant blocus. Et ici, ils ne barrent pas les rues pour les événements. Alors t’es dans ton char et t’attend… Pis des fois c’est long! On a fini par se sortir de là, ce fut comment dire… Instructif!

Enfants se prenant pour des Raras









Catherine et moi avec notre bloc de Foie Gras

Le soir, nous avons fait le fameux vin et fromages sur la terrasse de la grande maison. Stéphane notre chauffeur s’est préparé une assiette. Il a mangé des rillettes et du foie gras mais rendu au fromage il s’est levé et nous a déclaré qu’il allait se chercher à souper en ville. Ça nous a bien fait rire. À part la Vache qui Rit, le fromage ne fait pas partie prenante de l’alimentation des Haïtiens. Pas grave, on en a eu plus pour nous.

Samedi matin, pain doré à la Catherine (J’ai pensé au petit louveteau qui m’avait aidé à en faire un matin de camp… Est-ce que c’était Raphaël Amélie?). Faute de sirop d’érable, nous avons fait un genre de sucre à la crème au beurre. On fait bien pitié en Haïti, vraiment!

Bassin Bleu













Pour le reste de la matinée, Bassin Bleu! Malheureusement, il avait plus deux jours plutôt et il faisait nuageux, mais avec les photos, je suis certaine que vous pourrez imaginer combien c’est joli quand c’est vraiment bleu. Nous nous sommes amusés en masse à sauter de la chute (75’ de profondeur, pas d’inquiétude parents!). J’ai failli perdre mon maillot quelques fois, mais heureusement, j’ai été plus rapide que le courant!
Remarquez les pitounes sous la chute!
 

















Technique pour changer de vêtements









En après-midi, je me suis retrouvé, je sais que ça vous surprendra tous, dans le groupe qui magasinait des souvenirs dans Jacmel. Forte de mes habitudes (c’est de la faute de ma grand-mère qui m’a transmis le goût des jolies choses et le plaisir de faire plaisir!) j’ai acheté des choses. Chez Moro, un artiste vraiment « flyé » de Jacmel, voici la conversation que nous avons eue avec sa femme :

La femme : - Alors, vous êtes avec quel organisme?
Sophie : - Le programme de coopération volontaire canadien.
La femme : - Et vous êtes tous de Jacmel?
Sophie : - Jonathan et moi oui et les trois là sont à PaP et les deux là à St-Marc.
La femme en me regardant : - Et vous?
Moi : - Je suis à Dessalines.
La femme : - Bah quoi, le programme vous a punie ou quoi?????
Moi : - …
Les autres : -Ouahahahahaha!

La femme a aussi donné un cours d’esthétique capillaire à Jolianne qui a dû se sauver pour ne pas qu’elle lui mette de son rouge-à-lèvres corail.

La femme (à moi) : - Allez, je te le laisse et quand elle se retourne, tu lui mets le rouge à lèvre! Elle sera beaucoup plus jolie comme ça!
Jolianne : - J’en veux pas de rouge à lèvres.
Moi : - Mets-en là, elle va arrêter de te gosser pis tu l’enlèveras après!
Jolianne : - NON! Y’en est pas question!!!

Et la femme de continuer à me faire signe… Mais c’est vrai que corail n’était pas du tout dans la palette de Jolianne!

Sophie demande à la femme si elle pense que son mari accepterait de lui faire des boucles d’oreilles en papier mâché en forme de papillon, mais roses en noires.

La femme : - Chéri, tu as entendu la demande de la jeune fille?
L’artiste : - Ouais… Je vais penser à ça… Ça va dépendre si j’en ai envie. Je ne travaille pas sur commande moi! Je suis un artiste et je suis chiant!!!!
J’ai eu envie de remettre les boucles d’oreilles et la bague trop chers que j’avais choisie, mais ça m’avait pris 30 minutes et je ne voulais pas regretter. Et puis bon, je n’en suis pas à un artiste chiant près!

Jolianne avec La Doris que j'ai acheté et
Madame Charlotte, la pro du marketing!
Dans une autre boutique, Jolianne et moi avons acheté de très jolis accessoires décoratifs à Madame Charlotte qui finance une école de métiers pour femmes avec son art. Une fois nos paquets emballés et notre argent dépensé, elle regarde Corinne, Sophie et Jonathan qui n’avaient rien acheté et leur dit : « Ah mais, vous ne pouvez pas sortir d’ici les mains vides ! ». Et elle leur donne à chacun une jolie sculpture en pierre à savon. Jolianne et moi nous regardons béates. Jolianne lui demande donc si nous aussi pouvons avoir un cadeau, étonnée Madame Charlotte nous répond : « Mais vous n’en avez pas besoin! Vous avez acheté des choses déjà! ». On a pas tous la même notion du marketing ça l’air!

En soirée nous avons décidé d’aller manger au restaurant. Tâche plutôt complexe en gros groupe et selon les goûts culinaires de tout un chacun. Après une première tentative ratée, nous nous sommes installés à la terrasse du Chandelier. Après 10 minutes à regarder le menu, la dame vient prendre nos commandes.

Johanne : - Je vais prendre du poulet.
La serveuse : - Y’a pas de poulet.
Johanne : - Ok… J’aime pas le cabri.
La serveuse : - Y’a pas de cabri.
Johanne : - Ok… Les crevettes…
La serveuse : - Pas de crevettes…
Johanne : - Ok ben, dites-nous ce qu’il y a et on va choisir à partir de là. Ça sert à rien sinon le menu!

Nous avons presque tous pris du homard en sauce ou du poisson et ce n’était pas mauvais du tout. Nous avions remarqué qu’au fond de la terrasse, les tables étaient dressées pour une réception de mariage, le très élaboré gâteau colonial trônant au milieu. Vers la fin de notre repas, nous avons eu droit à la procession (tout le monde était dedans, une chance que nous étions là parce que personne n’aurais vu les mariés arriver). Puis, nous avons assisté à ce qui m’a semblé être la plus ennuyante réception de mariage de l’histoire de l’humanité. La musique la plus déprimante jouait à tue tête pendant que tout le monde se faisait prendre en photo sur une scène. Les invités sortaient un à un avec leur morceau de gâteau sur une assiette en styromousse enveloppé d’une serviette de papier. Note à moi-même : si jamais je me marie, ne pas envelopper les morceaux de gâteau dans des serviettes de papier. 


Chocolat de Pâques Nic Gauvin et le
très scrap Jonathan!


Après le souper, nous nous sommes dirigés au Belvédère, LA discothèque de Jacmel. Nicolas Gauvin est venu nous rejoindre avec sa gang de la Croix Rouge. Le rhum était de la fête et heureusement, le compas en minorité.

Un mal de tête plus tard (ou deux dans le cas de Jonathan), nous avons préparé notre somptueux brunch de Pâques (que Jonathan n’a pu apprécier). Crêpes accompagnées de caramel à l’érable à la fleur de sel que j’avais apporté du Québec, omelette, bacon, re-fromage, re-foie gras, fruits et mimosas pour les téméraires (mais pas Jonathan). Pour dessert, j’avais acheté une énorme bar de chocolat Lindt. J’ai proposé de la cacher dans le jardin pour faire une chasse de Pâques, mais je ne sais bien pas pourquoi, tout le monde m’a regardé avec un drôle d’air! Hmmm…

Souper au Karibe




Nous avons repris le chemin de Port-au-Prince en début d’après-midi. En soirée, Élise, Catherine, Johanne et moi sommes allées manger au restaurant du Karibe, le plus bel hôtel d’Haïti. Vraiment superbe endroit. Cuisine ordinaire et plats dispendieux, mais on a eu du fun quand même!




Crème Glacée Dulce de Leche vert guano



 Bref, super fin de semaine! Je me suis éclatée. Ça a fait du bien de changer d’air et d’être avec de nouvelles personnes aussi. J’aime bien Haïti finalement! J’entame officiellement la deuxième partie du mandat. Neuf semaines et demi de passées, il en reste sept et demi. J’ai du pain sur la planche et plein d’endroits fabuleux à découvrir encore!




Notre groupe de joyeuses luronnes de Pâques
Édifice à Jacmel




Papier mâché


Mur en mosaïques à Jacmel


"Lovely", le chien qui nous squatte à Dessalines .
Laid, mais tellement sympathique




1 commentaire:

  1. Ah non! Pas les aventuriers en Haïti!!!!!! LOL exponentiel. Mais j'adore le masque de papillon, c'est très toi. J'approuve aussi le foie gras à 12$ pour Pâques, ça fait tellement de bien au moral. J'ai lu les 3 derniers blog en même temps et je suis bien contente de voir que ça avance. Ils sont beaux quand même ces gens, je trouve.

    RépondreSupprimer