mardi 27 mars 2012

Blogue 9 : Émotions…


Momo qui s'ennuie de moi à Montréal
(crédit photo mon papa)
«  Nous ne saurons jamais tout le bien qu’un simple sourire peut être capable de faire. » Mère Teresa

Cité de l’Espoir

On m’a amené dans une rencontre à Cité de l’Espoir. En y entrant, j’ai compris pourquoi on appelait cet endroit ainsi. C’est un quartier d’environ 4000 à 5000 habitants en arrière du terrain de jeu et du cimetière. Là où on a cessé de paver la route parce que cela n’était pas rentable. Là où on suggère d’aller jeter les déchets ménagers et les animaux morts. Là où les habitants disent qu’on les considère comme des bêtes ou de simples brins de paille (on l’appelle aussi Cité paille).

Bébé de André, un de nos gardien
J’ai écouté les représentants d’organisations communautaires se raconter, puis expliquer pourquoi ils voulaient s’associer. J’ai fait ce que j’ai pu pour leur donner des conseils. Je leur ai expliqué ce que c’était le communautarisme. Je leur ai donné des idées pour organiser des activités sans argent. J’ai essayé de les convaincre que ça se pouvait d’organiser une soupe populaire en demandant à tout le monde d’apporter un légume pour faire un gros potage, que les enfants, ils se contenteraient bien de jeux amusants sans être obligé de faire tirer des prix de présence (un vélo, un cellulaire!?!? Pourquoi!?!?). « Et le DJ Madame Catherine, il faut le payer, le DJ! » Mais non, vous demandez à tous les gens du quartier qui jouent d’un instrument de l’apporter et ils font un gros Jam collectif! « Ah, ben oui… ».

Et il y avait cette toute petite fille d’environ trois ans qui m’observait pendant tout ce temps, de différents angles de la cour. Elle portait une jolie robe bleue avec un petit col blanc et un large ruban s’attachant en boucle molle dans le dos. Sur le volant de la robe il y avait un imprimé floral dans les tons de rose. Une robe qui tourne, comme les princesses de trois ans les aiment tant! Petite, ma cousine Geneviève aurait sûrement dit : « manque juste du ti moutiquaire »!

À un moment, la fillette me pointait du doigt en rigolant avec un garçon. L’autre, elle me souriait tout simplement, puis son regard chocolat se fixait sur le mien comme si elle tentait de lire mes pensées. On a même dû me ramener à l’ordre parce que je ne suivais plus la conversation, trop captivée par cette enfant.

À la fin de la réunion, j’ai salué tout le monde et j’ai envoyé la main aux enfants. La petite m’a répondu par un petit signe de la main. Je me suis approché d’eux, elle s’est dégagée du groupe, puis voyant que je m’accroupissais pour être à sa hauteur, elle m’a imité. C’est alors que, d’une main, elle a pris mon bras pour le soutenir, tandis que de l’autre elle le caressait, complètement fascinée par la couleur de ma peau. Sa maman m’a dit que c’était la première fois qu’elle voyait une blanche. Satisfaite de l’expérience, elle a fini par me redonner mon bras. Elle m’a fait un dernier sourire, m’a embrassé sur la joue et est allée se réfugier dans les bras de sa mère.

Faïs, André et Claire-Renée qui m'ont
chanté joyeux anniversaire en créole
(même chose qu'en français!!!)
Cette rencontre est venue me chercher… Je me suis sentie extrêmement démunie face à cet autre palier de pauvreté. Tous les jours j’en vois. Et tous les jours, je découvre qu’il y a pire. Et tous les jours, je me demande pourquoi tous ces sourires. Et tous les jours je me demande comment on peut appeler un bidonville « Cité de l’Espoir ». Et aujourd’hui, ça m’a frappé de plein fouet. Même si je le savais déjà, j’ai pris conscience que peu importe mes actions, tout ceci est beaucoup trop grand pour moi… Qu’une enfant de trois ans qui n’a probablement aucun avenir ait le pouvoir de venir déclencher en moi toutes ces émotions, c’est trop grand pour moi.

Alors, pour elle, je vais faire de mon mieux. Pour elle, je vais essayer de semer un peu d’espoir pendant mon séjour ici. Et pour elle, en rentrant, je vais tout faire pour être heureuse. Parce que si elle en est capable à Cité de l’Espoir, j’en serai capable moi aussi à Montréal.

Blocus

Vendredi matin, nous partons un autre coopérant et moi pour Port-au-Prince. Je vais y passer la fin de semaine pour fêter mon anniversaire avec des amis. Jean-Joseph lui, continue vers Jacmel pour une rencontre en fin d’après-midi.

Blocus de vaches au retour de Port-au-Prince
En arrivant à Arcahaie, la route bloque. On nous dit que c’est parce qu’il y a une inondation. Le chauffeur décide donc de contourner la route par les terres, comme plusieurs autres véhicules. Nous roulons à travers les bananiers dans de petits villages. Presque arrivés à l’autoroute, les véhicules ralentissent et finissent par s’arrêter. Nous apprenons alors que des habitants bloquent l’accès à la route 1 pour faire pression sur le gouvernement qui n’a pas nettoyé les canalisations ce qui a provoqué l’inondation. Je ris un peu dans ma barbe, me disant que je ne peux pas me plaindre puisque j’appuie les mesures de pression des étudiants à Montréal et que j’ai ouvertement critiqué les gens qui se sentent brimés par ces moyens de pression.

Cependant, veuillez noter que nous sommes une cinquantaine de voitures et que c’est une route étroite au milieu de nulle part, on s’entend qu’on a vu plus convainquant comme moyen de pression. Au bout de vingt minutes, notre chauffeur revient en disant que la barricade a été ouverte et que nous pourrons passer. Presque arrivés à la grande route, le conducteur deux véhicules en avant de nous, décide de baisser sa vitre pour donner de la marde aux manifestants. Que pensez-vous qu’ils ont fait? Non seulement ils ont remis la barrière, mais ils ont stationné un camion de marchandises et enlevé les clefs à son pauvre chauffeur innocent.

Autour des voitures, les gens discutaient calmement, des fois certains haussaient le ton un peu, mais rien de trop inquiétant. Cela dit, je restais quand même dans la voiture, question de ne pas attirer l’attention. Nous avons cependant appris que des dignitaires et des politiciens étaient passé sur la route 1 sans que personne ne les arrête. J’ai encore une fois repensé à nos étudiants québécois (dont je devrais faire partie en septembre d'ailleurs), qui posent au moins des gestes qui dérangent, qui font jaser. J’avais envie d’aller voir les manifestants Haïtiens pour leur recommander d’aller manifester devant la maison du député ou de quelque haut dignitaire de l’Artibonite. Ou de carrément bloquer la route 1! Pas une route secondaire sans importance!!!!

Pour changer les choses, il faut agir, il faut se faire voir, il faut débattre et opposer des idées, il faut déranger et surmonter nos peurs. Ici, soit on bloque une route sans importance, soit ça éclate en effusion de sang. Je préfère vivre dans une société maladroite qui fait valoir son point de vue que dans une société qui a tendance à basculer dans l’extrême pour échouer à se faire entendre. Les actions des jeunes (et moins jeunes) québécois sont probablement souvent maladroites, mais au moins elles résonnent!

Mon anniversaire

J’ai donc passé la fin de semaine de mon anniversaire à Port-au-Prince chez Marie-José avec Catherine et Élise. Samedi matin, nous sommes allé magasiner dans une boutique d’artisanat. En après-midi nous nous la sommes coulé douce sur le bord de la piscine au guest house du PCV. En soirée, mon ami Nicolas est venu nous rejoindre avec une copine pour le souper. Ce fût fort agréable!

Lundi, ma sœur m’a fait une belle surprise. Elle avait invité certaines de mes copines à la maison et elles m’ont fait une fête surprise sur Skype! J’ai donc pu prendre l’apéro avec elles et le beauf. C’était le plus beau cadeau d’anniversaire qu’on ne pouvait pas me faire! Quoiqu’un collier de perles ou un voyage en Asie aussi auraient été satisfaisants… hihihi!!!!! Merci tout le monde pour les vœux d’anniversaire. Je me suis sentie un peu moins loin de vous! 

Party de départ de Stève au guest à PaP
Claude a décidé de mettre son suit pour
le pary de départ de Stève vue qu'il n'a
pas servi encore pendant son mandat.


Mousseux pour l'occasion (On a aussi souligné
mon anniversaire... Mais je suis allé
me cacher quand j'ai entendu la rumeur qu'on
songeait à me jeter dans la piscine.)

Claude a mis sont deuxième suit, pour pas qu'il soit jaloux.
On le voit ici avec Joëlle, la coordo de PaP.
Mousseux rosé pour l'apéro chez Marie-José

Contentes de boire le vraiment pas si mal mousseux
rosé pour l'apéro chez Marie-José

En plein apéro sur la très agréable terrasse de Marie-José
Bon, l'éclairage est merdique, on est pas verts comme ça dans la vraie vie... Nic avait la tâche de me
garder assise pendant que les filles préparaient quelque chose dont je ne pouvais absolument pas
me douter dans le circonstances d'un anniversaire!!!

Vous aviez deviné!!!! Mon gâteau d'anniversaire méga sucré! 
Heureusement que je me suis rasé les
aisselles avant de couper mon gâteau!

Encore une fois, je suis floue sur une photo de groupe... Et je n'ai aucune idée pourquoi Nic est penché comme ça...
Ce fût une très belle soirée!!! Merci à mes amis en Haïti qui se sont bien occupé de moi!
Et à mes amis ailleurs, je dis que vous étiez avec moi de toute manière, sur Facebook, Skype, par courriel, mais surtout dans mon coeur! xxxx (Arh... J'm'écoeure quand j'suis quétaine comme ça, mais que voulez-vous c'est la pure vérité!)






lundi 19 mars 2012

Blogue 8: L'incompréhension culturelle


Réflexion sur la foi

Je vous demande pardon tout de suite, je ne suis pas certaine que cette chronique sera aussi rigolote que certaines autres… Je me suis demandé si le sujet qui suit pourrait offenser des gens. Si tel est le cas, je m’en excuse, mais il a été difficile pour moi de rester objective et ouverte d’esprit cette semaine, quant à certaines de mes opinions. D’ailleurs, en lien avec ce qui suit, je vous suggère la chronique « Animaux » de Pierre Foglia du lundi 19 mars dans La Presse.

Notre chauffeur logisticien ici à Dessalines qui est un homme d’à peu près mon âge, est tombé malade il y a maintenant deux semaines. Au début, il se sentait très fatigué. Ensuite, il a vomi plusieurs fois et s’est mis à grelotter de fièvre. Il est allé passer des tests de paludismes qui sont ressortis négatifs. Et puis, plus de nouvelles…

Nous étions tous très inquiets. Une dengue? Un ulcère ayant explosé? Une maladie tropicale inconnue? Une simple gastro? Après 4-5 jours sans nouvelles, ça commençait à être vraiment bizarre. Le lundi vers 10h, Lucie m’appelle pour me dire qu’elle revient en vitesse de Port-au-Price pour lui parler. Entre-temps, un des gardien nous raconte qu’il est allé le voir. Qu’il est rendu à l’église d’un certain pasteur de confession ambigu. Qu’il est assis parterre, fiévreux, les yeux vitreux et la voix sèche et faible. Il refuse de retourner à l’hôpital parce que sa sœur, sa femme et le pasteur ne veulent pas. Ce ne serait semble-t-il pas une maladie qui se guéri à l’hôpital.  On lui aurait jeté un sors et il serait en processus de purification… Pourtant, il a vomi du sang la veille et sa fièvre n’est pas tombée depuis une semaine. Les employés qui travaillent pour nous ne sont pas d’accord avec ce qui se passe, ils sont très critiques et eux aussi très inquiets. Nous, nous ne savons pas trop comment réagir. On a beau être constamment en train d’essayer de comprendre, d’accepter et de vivre cette culture, là ça dépasse nos capacités d’ouverture d’esprit.

Comment est-ce qu’un homme intelligent, qui n’est jamais rentré dans une église de sa vie, peut tout à coup s’en remettre aux mains de Dieu? Je veux bien comprendre que pour certains ce soit pour l’apaisement de l’âme, la confession des péchés, la purification ou quelque autre forme de soulagement spirituel. Je peux comprendre qu’un pasteur ou un prêtre puisse être une figure rassurante devant la mort quand on a peur. Même si je ne crois pas en Dieu, je crois que ça me rassurerait de penser que mes grands-parents m’attendent dans l’au-delà, qu’il y a autre chose après, même si je sais qu’il n’y a probablement rien…  Mais de penser que Dieu va me guérir??? Il me semble qu’on peut être croyant tout en allant à l’hôpital, non? Est-ce que nous n’avons pas vu des communautés religieuses diriger nos grands hôpitaux pendant des décennies? Pourtant, on y les soignait les malades! On ne les couchait pas sur un drap avec d’autres malades et accrochant des ailes d’oiseaux morts au-dessus d’eux! C’est très poétique et même cinématographique comme image, mais dans les faits, ça fait un peu peur. C’est peut-être pour ça aussi qu’on arrive pas à comprendre ou à accepter ce genre de comportements. Peut-être parce que ça nous fait peur. En même temps, nos collègues Haïtiens trouvaient ça tout aussi ridicule.

Je suis très fascinée par le Voodooisme malheureusement, il y a très peu de chances que j’assiste à une vraie cérémonie Voodoo. Il y en a plein pour les touristes, mais c’est du théâtre. Je crois qu’il y a des formes de magie inexplicables, des forces de la nature et de l’homme que nous n’arrivons pas à comprendre parce que ça dépasse nos connaissances de la science. Lucie me faisait remarque que nous n’utilisons qu’un maigre pourcentage des capacités de notre cerveau. Au fond, qui sait ce qu’on peut vraiment en faire? Je pense à ces moines Bouddhistes qui sont capables de rester immobiles à méditer pendant des jours (je m’assois en lotus 5 minutes et je ne sens plus mes orteils) ou ceux qui entrent en transe. Une amie de Lucie qui a pu se faire inviter à une vraie cérémonie Voodoo, a vu une femme se transformer en serpent et ramper pendant des heures dans la pièce. On s’entend qu’elle n’avait pas d’écailles, mais pour se contorsionner comme ça, faut le faire!!! À travers l’histoire et dans les livres sacrés, il y a plein de récits relatant des phénomènes inexplicables. On retrouve de grandes quantités de témoignages de gens tout à fait normaux, qui ont vécu des épisodes paranormaux. Pourquoi pas… Peut-être qu’il y a un Dieu, mais s’il avait le pouvoir de nous guérir, pourquoi n’aurait-il pas le pouvoir de pas nous rendre malade? S’il n’est que bonté  pourquoi nous punirait-il? Et s’il n’est que colère pourquoi nous guérirait-il? Et s’il est tout puissant, pourquoi laisserait-il de mauvaises âmes jeter des sorts à de bonnes personnes?
 
Tout cela me fait repenser à ce magnifique film « Des hommes et des Dieux » que j’ai vus le printemps dernier. Beaucoup de réflexions suite à ce visionnement troublant… Cette scène tellement touchante, lors de leur dernier repas, où ils écoutent le Lac des Cygnes de Tchaïkovsky en buvant du vin et en n’étant tout simplement que des hommes, représente à mon avis, le paradoxe entre la grandeur de l’âme humaine versus les limites de la foi. Des hommes extrêmement dévoués à la communauté, généreux et juste, qui se retrouvent devant la fatalité de leur destin malgré tous leurs efforts. Je doute qu’ils aient pensé que c’était le destin que leur réservait Dieu quand ils se sont fait assassiner. Dans ce cas, l’homme a été plus fort que Dieu. Les assassins plus forts parce qu’ils ont défié Dieu, et les victimes plus fortes parce qu’ils ont accepté le destin que leur réservaient leurs bourreaux. Vous me direz qu’ils n’avaient qu’à fuir. Je ne crois pas qu’ils soient restés uniquement pour être en accord avec leur foi, mais plutôt en espérant protéger la communauté dans laquelle ils vivaient. C’est ça pour moi, de vrais héros. Mais ne vous inquiétez pas, je n’aspire aucunement à être une héroïne! Juste être moi-même, c’est suffisant et amplement de travail!

J’en reviens à l’histoire de notre chauffeur… Le dit pasteur ayant déjà une certaine réputation, Lucie a appelé le Père Dessalines, qui est un prêtre catholique très respecté à Dessalines (il dirige une école secondaire de plusieurs milliers d’adolescents). Celui-ci lui a répondu : « Lucie, je connais bien cet homme, mais je ne peux rien faire. Nous n’avons pas du tout la même vision de la foi et de la vie. Je suis vraiment désolé… ». Tout le monde sait que ce pasteur siphonne l’argent de ses fidèles en leur faisant croire qu’il les guérira, des gens en sont morts d’ailleurs. Il devrait être arrêté, mais là, on rentre dans un autre débat, la justice en Haïti et je n’ai pas encore assez d’informations pour me faire une opinion. Bref, Lucie a tenté du mieux qu’elle a pu de convaincre notre chauffeur de la suivre à Port-au-Prince pour qu’il voit un médecin. Il lui a dit : « Non Lucie, je ne peux pas y aller… ». Le lendemain, elle est donc repartie pour Port-au-Prince. Vis-à-vis Montrouis, elle a reçu un appel, c’était lui complètement paniqué :  « Lucie, je veux aller à l’hôpital!!! ». Ils ont rebroussé chemin. Il a finalement vu un médecin qui lui a dit qu’il faisait une infection urinaire. Pour le moment on ne sait pas pourquoi il a vomi du sang et fait autant de fièvre, mais il est revenu à Dessalines, et est retourné chez le pasteur.

Mon mandat, encore…

Sur une note un peu plus absurde. J’ai passé la semaine dernière à rédiger une planification exhaustive pour les gens de la mairie, avec un bel échéancier précis. Phito est venu me voir en m’expliquant que les autres c’était n’importe quoi, que le maire n’avait pas le temps et qu’il ne voyait pas pourquoi on devrait impliquer les gens de PSS, les bailleurs de fonds de la mairie, dans le projet (soupir!). Je lui ai tout de même expliqué la planification et l’échéancier. Il les a pris et m’a dit : « Je vais regarder ça chez moi, parce que là, je ne me sens pas très bien. ». Ah, super!

Le lendemain, il est repassé pour me dire qu’on aurait une rencontre avec d’autres organisations de jeunes (encore de nouvelles dont je n’ai jamais entendu parler). Je lui ai demandé s’il pouvait me dire s’il approuvait ma planification et mon calendrier. Il m’a répondu en faisant un signe du revers de la main : « Mais oui, mais oui… » En d’autres mots, je n’en ai rien à cirer de ta planification… Je lui laisse le bénéfice du doute, il a un ultimatum pour me fournir des documents d’ici vendredi. Je lui laisserai jusqu’à lundi prochain, si rien avance, je sors mes cornes et mon pénis!

Moulin sur Mer

Je vous laisse cette semaine avec des photos de Moulin sur Mer, un magnifique hôtel sur la Côte des Arcadins où les CV de St-Marc et Dessalines avons été invités à souper samedi soir. Le coucher de soleil était splendide et la nourriture exquise! Merci aux boss du PCV venus de Montréal qui nous ont payé la traite!


Faïs notre ménagère et notre gâteau renversé à la mangue
Recette de Ricardo

Fedex notre autre chauffeur, Faïs et moi

Ma première tuque à vie terminée!

Extérieur des chambres à Moulin sur Mer


Bernie, le singe de Moulin sur Mer 
Pitoune de quai, tsé!

Cette citation au dessus du bar, nous a tous mis
un peu mal à l'aise...

Rhum sour!

Des boss du PCV et Alexis qui danse en arrière avec son drink

Manon et moi dans le coucher de soleil...



Bonne semaine tout le monde!!!

dimanche 11 mars 2012

Blogue 7 : Des réunions







Funérailles à la pluie! Une vraie scène de film!!!




Cette semaine qui vient de passer peut se résumer à 2 choses : Réunions et Organisation. Beaucoup de réunions pour peu d’organisation. La première réunion a eu lieu lundi soir avec mes partenaires les plus assidus. J’ai usé des mêmes stratagèmes qu’avec mes bien aimés animateurs scouts. Je sais que je risque de perdre une partie de mon autorité avec ceux-ci en révélant mes tactiques, mais puisque je suis en fin de carrière, je ne joue pas si gros que ça! Alors, c’est avec un grand sourire et la plus grande diplomatie du monde que je leur ai déclaré :

-       J’ai fait une grosse erreur!
-       ???
-       Depuis un mois, je vous écoute parler et j’essaie de vous organiser (pas tout-à-fait, mais on s’en fout, c’est toujours bien de se déclarer coupable de quelque chose avant!). Je n’aurais pas dû faire ça. Je considère, maintenant que je vous connais mieux, que vous avez toutes les compétences requises, en travaillant ensemble, pour vous organiser tout seul. À partir de maintenant, je vous propose de travailler ensemble et je ne ferai que vous donner des conseils quand vous en aurez besoin et que vous m’en ferez la demande.
-      

Finalement, Dunel, le responsable du Clac a prit la parole.

-       Vous avez entendu Catherine? On doit commencer à travailler par nous-même! Alors, on commence quand?
-       Ok, ok, ok…

Ils ont fini par se donner un autre rendez-vous le mercredi suivant. Je leur ai demandé de quoi ils allaient discuter, ils m’ont répondu qu’ils allaient décider de cela pendant la réunion. (soupir!) Ah oui, il manquait un participant à cette réunion. Mercredi matin j’ai reçu le texto suivant en fran-créole :
« Bonjour Mme Catherine, n’y avait pas de rencontre parce que y avait la pluie aux heures de la rencontre. » (re-soupir!)

Mercredi, en début d’après-midi, Phito a réussi à m’avoir un rendez-vous avec les deux hommes les plus occupés de la ville de Dessalines, et j’ai nommé Patrick qui est conseiller aux communications et à la jeunesse à la mairie et initiateur de mon mandat, et Hyppolite, le responsable de Pays Savoie Solidaire, organisme français qui finance à 90% la mairie.

Moi : - Messieurs, vous ne pouvez pas savoir comme je suis contente que vous preniez un peu de temps pour discuter avec moi.
Hyppolite : - Ça nous fait plaisir Catherine. Pose-nous tes questions.
Moi : - Messieurs, j’ai de la difficulté à situer où se trouvera le service récréatif par rapport à la Plateforme des jeunes et par rapport au Clac, mais plus précisément dans l’organigramme de la mairie.
Eux : - … (J’entendais littéralement Marie-Aude faire son chant de criquets.)
Moi : - Et sachant que PSS octroie un budget à la Plateforme des jeunes pour un certain nombre d’activités par année, je me demandais si vous alliez aussi soutenir partiellement les activités du Service Récréatif?
Eux : - …

Finalement, Hyppolite a pris la parole.
Hyppolite : - Ce sont d’excellentes questions (Duh! Vous auriez peut-être dû vous les poser AVANT que j’arrive!), et je ne comprend pas, Patrick, que vous ne vous soyez pas posé la question avant (Bon! Enfin quelqu’un qui sait travailler!). Tout dépendant d’où s’insérera le Service Récréatif, s’il dépend de la mairie, il est évident que PSS, par le biais de la mairie, soutiendra certains des projets du service.
Moi : - Mais est-ce que cela risque de pénaliser la Plateforme et de lui enlever du financement? Parce que si tel est le cas, notre objectif de travailler tous ensemble risque de ne pas fonctionner.
Eux : - ...

S’en est suivi un long débat en créole entre Patrick et Hyppolite sur ce qui s’insérait dans quoi… La Plateforme dans le Service, le Service dans la Plateforme, maman dans papa, papa dans maman… Enfin bref, Patrick et Hyppolite étant deux des personnes les plus raisonnées que j’aie eu l’occasion de rencontrer jusqu’à maintenant, nous avons réussi à établir où se situait quoi et comment tout ce beau monde devrait travailler ensemble. Première rencontre en créole terminée, mal de tête en prime.

Deuxième rencontre de la journée avec ma gang du lundi pour discuter de ??? et préparer notre rencontre du lendemain avec YMCA Haïti. Ils ont passé 1h30 à s’obstiner, en créole, sur le lieu où devrait se construire le YMCA malgré le fait que je leur disais qu’il n’y avait pas de promesse, que ça n’avait pas de sens de construire un centre communautaire sur un terrain de foot et que la priorité était plutôt de préparer une liste de questions à leur poser. En fin de rencontre, je leur ai demandé de n’envoyer qu’un seul représentant par organisation impliquée. Le lendemain matin, nous devions être dix personnes avec les gens du YMCA et même à cela, je trouvais ça trop.

Jeudi matin, 10h… Il y a une vingtaine de personnes. Phito me demande où nous allons mettre l’assistance, j’ai envie de l’étrangler parce que les trois-quarts des gens sur place ne m’ont jamais été présentés.

Lucie : - Qui sont ces gens?
Moi : - Je ne le sais pas!!!! On était supposé être 10 incluant toi, moi et le maire!!!

Nous avons donc commencé la réunion. Tous ces gens, des dirigeants des associations se sont mis à demander ci et demander ça… Et il faut de l’argent pour la réfection du terrain de foot, et il faut de l’argent pour de l’équipement, et qu’est-ce que vous allez nous donner!!! Les gens du YMCA avaient l’air de se dire « encore des demandes… », malgré le fait qu’ils insistaient qu’ils étaient là dans un esprit de communauté et pas pour des demandes individuelles. Personne n’a eu l’air fou en soit, parce qu’étant des dirigeants, ils ont quand même un certain sens des affaires et du décorum, mais quand même…
Après la rencontre, le Secrétaire Général de YMCA-Haïti m’a dit :

-       Catherine, trop de chefs, pas assez d’Indiens… Je vois beaucoup de nuages planer au-dessus de ce projet et des tiens aussi.

Ça m’a fait me questionner beaucoup… Encore…
Moi : - Lucie, je ne suis pas certaine que ces gens soient prêts à travailler ensemble. Je crois qu’il va falloir redéfinir certaines choses dans mon mandat.
Lucie : - Ouais, peut-être… Mais tu travailles bien et si tout ce que tu réussis à faire c’est du débroussaillage, ben ça aura au moins été ça de bénéfique pour eux.
Moi : - Ouais… Ça va faire du bien de me changer les idées en fin de semaine.

Vendredi matin, nous partons John (mon partenaire, pas mon coloc), Phito, Lucie, Louis-Charles (un nouveau conseiller et futur coloc) et moi, pour Gonaïves. Phito, John, Altidor (qui nous rejoignait là-bas) et moi avions rendez-vous avec la brigade de lutte contre la criminalité à la Minustah.

Parenthèse… Nous arrivons dans l’enceinte de ce camp de la Minustah. Très valorisant pour une fille qui n’a pas l’habitude que tous les hommes se retournent sur son passage (je me disais justement, Claudia Shiffer, sors de ce corps!!!). Nos hôtes spécifient même combien ils sont honorés d’avoir une femme autour de leur table. Bref, je n’ai pas pu m’empêcher de répondre au casque bleu québécois qui m’a directement salué et qui n’était vraiment pas si mal :

-       Vous devez vraiment avoir chaud dans vos uniformes. Et ça ne doit pas sentir bon en fin de journée. (Belle « pick-up line », vous trouvez pas?)

Bref, pendant le trajet, j’avertis Phito que nous allons là dans le but de nous présenter et de leur faire part de ce que nous tentons de mettre sur pied et non pour demander de l’argent!!! Même s’ils ne sont pas cons et qu’ils savent que nous venons pour cela.

Nous avons convenu de tenir la réunion en créole puisque l’un d’entre eux ne parlait qu’anglais et créole et que tous les autres étaient Haïtiens. J’ai eu le droit de parler français, mais j’ai dû me concentrer encore une fois pour suivre la conversation (et je vous assure, c’est épuisant). Phito n’a pu s’empêcher de parler d’argent et de réfection du terrain de foot. Et les messieurs de la Minustah de lui répliquer qu’ils mettraient de l’argent si la mairie arrivait à aller chercher de l’argent à l’état d’abord pour ce projet. En d’autres mots « les boys, arrêtez de nous prendre pour des vaches à lait ». J’ai donc eu la bonne idée, et vous m’excuserez de me lancer des fleurs mais j’en avais un peu besoin après tout ça, de leur demander s’ils avaient un programme de formation en intervention jeunesse qui nous permettrait de former des représentants des associations pour qu’ils puissent eux-mêmes intervenir dans leur milieu pour lutter contre la criminalité. Bref, leur donner les outils pour qu’ils puissent mettre sur pied leurs propres campagnes de prévention et intervenir eux-mêmes s’ils décelaient des traces de délinquance chez certains de leurs jeunes. Et c’est là que les quatre gars de la Minustah nous ont montré leurs dents pour la première fois. Yeah!

En ressortant, nous avons croisé deux soldats en uniforme qui sortaient des toilettes avec leurs gros guns.

Moi : - Je me demande comment ils font pour aller aux toilettes avec tout leur équipement comme ça…
Mes partenaires : - … (pourquoi elle se pose des questions comme celle-là???)

Après je me suis demandé ce qu’ils faisaient avec leurs gros guns pendant ce temps… Je n’ai pas osé aller vérifier s’ils avaient des supports à gros guns vissés à l’intérieur des portes de toilettes. Vous savez comme les paniers à mitaines dans les toilettes des centres de ski? Tk…

Lancement du tournoi inter-scolaire

Si un jour on m’avait dit que je ferais le coup d’envoi pour un tournoi de foot (soccer), j’en aurais ris aux larmes. Mais en voici la preuve… Et aux sceptiques qui m’ont déjà vu jouer au soccer, je vous dirais « Hanhan, j’ai même réussi à kicker droit!!!! ». Voilà!



Avec Phito et John Pierre

















Thalès et Louis-Charles m'ont accompagné au tournoi













Impressionnant, non???





Fin de semaine

Catherine et Élise sont venues nous voir en fin de semaine. Ça faisait encore plaisir de les revoir. Nous sommes allées nous promener au marché. Comme je l’ai déjà mentionné, bien loin du bucolique marché Jean-Talon. Nous nous sommes demandé un certain temps ce qu’il y avait de gris et mou et entouré de mouches dans de grands bols en métal sur les étals de viandes… Des tripes de porc ou de bœuf?!? Je vous épargnerai les photos et j’épargnerai mes propres tripes en n’en faisant pas l’expérience culinaire. J’ai refusé d’acheter trois carottes pour 1$ et une madame nous a vendu beaucoup de trop d’épinard Haïtiens. Je ne sais vraiment pas ce que je vais faire avec.

En fin d’après-midi, pendant que le soleil se couchait, nous sommes allé nous balader dans les champs de légumes. C’était magique! À un moment donné, nous avons quitté la route pour marcher directement sur les petits sentiers longeant les rivières. Après quelques dizaines de mètres, un gros taptap passe avec des gens sur le toit. Un homme nous crie après en créole en gesticulant, le taptap ralenti…

L’hystérique : - Sortez de là, sortez de là…
Moi : - Ben voyons, pourquoi il capote comme ça???
L’hystérique : - Vous n’avez pas le droit de marcher dans notre pays, maudits blancs… Pas le droit de marcher dans notre pays… (Etc.)
Moi : - Pensez-vous qu’il va descendre et nous courir après?
Élise : - Bah, allons voir le paysan là-bas, il va bien nous dire si ça le dérange qu’on marche dans ses champs.
Moi : - Bonsoir Monsieur. Vos champs sont magnifiques. Ça ne vous dérange pas qu’on s’y promène.
Le paysan (en créole) : - Non, pas du tout! C’est vrai que c’est joli et vous faites bien de vous balader à cette heure!
Moi : - Merci!

Y’a des connards et des gens sympathiques partout!




Le soir, nous avons pris l’apéro chez Lucie tous ensemble. Le souper fut agréable et bien arrosé. Je ne sais pas si c’est la chaleur, mais ma tolérance à l’alcool est beaucoup moins grande qu’au Québec. Le lever du corps du lendemain fut fastidieux…

Frite de lendemain de veille
Dimanche matin, nous sommes partis plus tard que prévu (c’est chiant le changement d’heure) pour la plage où nous avons rejoint Marie-José, son ami Yann-Cédric, Dorice, Johanne et Sophie qui sont d’autres coopérantes de Port-au-Prince et Jacmel. La mer était bleue et j’y serais resté une semaine à flotter et à me laisser bercer par les vagues. Même si ça me donnait un peu mal au cœur cette fois… Détail…
Goûtes d'oreilles post-amygdalite


lundi 5 mars 2012

Blogue 6: Mon mandat


Ça fait longtemps que je ne vous ai pas parlé de mon mandat… J’ai hésité longtemps, mais à lire les quelques commentaires me disant que je semble vivre une expérience palpitante et extraordinaire, je me suis dit qu’il fallait que je remette les pendules à l’heure. Oui, c’est vrai mes journées de congé sont toujours palpitantes. Il fait chaud (de plus en plus), il fait beau, c’est joli comme tout Haïti et les gens sont sympathiques pour la plupart. Mais attention, je ne suis pas en vacances, je travaille. Non, non, je vous entends protester : « Ouais, ouais, c’est ça tu travailles ». En tout cas, une chose est certaine, j’essaie tant bien que mal de travailler. Parce que c’est loin d’être évident à tous les jours.

C’est que voyez-vous, quand un coopérant arrive dans une organisation, tout le monde est content. Yé! Il ou elle va venir nous aider à mieux travailler, à nous organiser, à apprendre de nouvelles choses… Mais trop souvent, la partie « va venir nous aider » est oubliée et cède la place à « va faire les choses à notre place ». Je ne veux pas généraliser parce que beaucoup d’Haïtiens ont toute la volonté du monde. Ils en on leur claque de ne pas avoir de travail, d’argent pour donner à manger à leurs enfants, que le système d’éducation cloche et que le gouvernement s’assoie sur son steak et ne travaille pas pour le bien du peuple. Mais comme je le disais, trop souvent, ce n’est pas la volonté qui cède, mais juste l’habitude que les blancs débarquent pour faire les choses à leur place et ça, ça ne mène à absolument rien.

Samedi, on avait organisé une table ronde pour avoir l’opinion de jeunes de 18 à 25 ans. Nous voulions savoir s’ils avaient des idées ou des désirs par rapport aux services récréatifs. J’avais tout organisé avec trois autres messieurs (prendre note de la structure de ma phrase). Nous avions rendez-vous à 9h30 au Centre de lecture et d’activités culturelles que le directeur avait gentiment accepté de nous prêter puisque c’est un organisme qui vise surtout les jeunes. À 9h40, je lui téléphone :

-       Dunel, c’est Catherine, est-ce que tu arrives bientôt pour nous ouvrir la salle?
-       Mais, mais… C’est lundi après-midi qu’on a une réunion!!!
-       Oui, mais ce matin c’est la table ronde.
-       Ouais, ouais, j’arrive.

À 9h45 mes deux autres co-animateurs de la journée arrivent (l’animateur scout était à l’heure lui!). À 10h, heure du rendez-vous, toujours pas de jeunes. Je me mets à jaser avec deux ados qui pratiquaient leur anglais sur le parvis du centre.

-       Boys, would you care to join us in a discussion on the recreative services of the town of Dessalines?
-       What?
-       On va donner à dîner après.
-       Oh!!! Yes, yes, very interested!

Me semble ouais…

À 10h15 John Pierre vient me voir.

-       Je suis fâché.
-       Bah, c’est pas grave, je sais que c’est souvent comme ça en Haïti! Les retards et tout… (j’essaie, vraiment…)
-       Non, tu ne comprends pas. Océan avait oublié, il n’a convoqué aucun jeune de la plateforme… (103 organisations de jeunes font partie de la plateforme et en plus c’était Océan qui avait pris le PV de notre réunion précédente. Bravo!)
-       (Tabarnak) C’est pas grave, on a des scouts, on a des jeunes de la brigade et on a mes deux pseudo-anglophones. Et on va aller voir dans la bibliothèque si y’a pas d’autres personnes.

Douze personnes plus tard (on en attendait entre vingt et vingt-cinq), on a réussi à faire notre table ronde. Mais j’ai réalisé que, et encore là je ne peux pas généraliser, c’est difficile de demander à des jeunes d’avoir des idées, de développer leurs propres opinions, parce que ça ne fait pas partie de leur éducation. À l’école, ils apprennent en répétant des dizaines de milliers de fois ce que l’instituteur leur dicte. Ils ne commencent à réfléchir vraiment que rendus à l’université. Et encore faut-il qu’ils s’y rendent…

Plus tôt cette semaine, John Pierre qui est un entraîneur de foot et surtout un homme à tout faire  de métier, m’a amené rencontrer Sœur Christine qui est une religieuse d’une communauté d’Ottawa qui vit ici, à Dessalines, depuis maintenant 40 ans. Elle est directrice du collège Ste-Claire, une magnifique école primaire de plus de 1000 élèves. Elle me racontait ceci :

-       Avant nous avions une école de métiers professionnels. Nous avons dû fermer.
-       Pourquoi, vous manquiez de professeurs?
-       Non, nous n’avions pas assez de clientèle pour faire rouler les classes.
-       ???
Mon plus fiable partenaire John Pierre
-       Les jeunes ici, ils décrochent souvent du secondaire parce qu’ils n’ont pas l’intention d’aller à l’université. Soit parce qu’ils n’ont pas d’assez bonnes notes, mais souvent parce qu’ils n’auront pas les moyens financiers d’y aller. On leur proposait donc d’apprendre un métier, ce qui est beaucoup moins long et moins coûteux. Malheureusement, les jeunes se disent plutôt « Pourquoi apprendre un métier si de toute manière je n’aurai pas d’emploi? Aussi bien glander, c’est beaucoup plus amusant! ».

Et John Pierre d’ajouter :

-       C’est vraiment décourageant…

Eh boy…

Des jeunes à la table ronde
Cela dit, on a fini par soutirer quelques belles idées à nos jeunes de la table ronde : des fresques sur les murs du terrain de foot (mettons que je les ai aidé avec celle-là), un orphelinat pour les itinérants, un cybercafé, des professeurs de musique qualifiés, des échanges avec des équipes de foot de l’étranger… Au moins on aura essayé, mais je vais maintenant devoir mettre les points sur les « i » avec les partenaires. Je vais changer ma technique… Je ne vais plus rien organiser. ILS vont organiser des choses et m’y inviter. Ensuite, je leur donnerai mes impressions et les points qu’ils ont à améliorer. PÉ-DA-GO-GIE! J’espère que je ne serai pas en congé trop souvent avec cette technique… Je commence à connaître tous les recoins de la maison par cœur!


Table ronde 18-25 ans (et un peu plus...)


D’autres anecdotes cocasses :

Dimanche, les coopérants de St-Marc sont venus passer la journée. Nous sommes allés marcher dans les champs de légumes et sommes montés un peu dans la montagne (je ne me suis pas rendu au fort, j’avais trop chaud). En chemin, nous croisons des enfants qui jouent sur le bord d’un cours d’eau.

-       BLANC!!!!!!!!!!!!!!!!!!!
-       Oui, timoun!

Mais merde, avec quoi ils boivent leur eau!?!?!?!? Noooooon…

-       Timoun, je peux vous prendre en photo?
-       VOUIIIIIIIIIIIIIIIII!!!!

Voir la photo ci-dessous. Oui, oui vous voyez bien, c’est avec ÇA qu’ils buvaient de l’eau!!!!!



Piscine de l'hôtel!
Ensuite, nous sommes allés dîner à l’hôtel. John avait commandé des plats de vivano. Ce n’était pas très bon. Toute contente qu’il y ait une piscine, je demande à l’employée de l’hôtel si je peux me baigner puisque nous mangeons là. Elle me dit oui. Quand nous sommes arrivés pour payer, non seulement ça nous avait coûté une fortune pour un repas vraiment moyen et du vin blanc chaud, mais en plus, ils n’avaient pas de monnaie et j’ai dû payer un supplément pour la baignade! Je vais continuer à prendre des douches.





Conseillers volontaires de Dessalines et St-Marc
(j'ai un problème avec mon appareil photo, les gens à gauche sont toujours flous...)

Samedi soir, je m’emmerdais un peu. J’ai donc décidé de me faire une soirée cinéma avec moi-même. J’ai emprunté un film à mon co-loc en me disant que j’étais aussi bien d’en profiter avant qu’il parte la semaine prochaine. Et là, j’ai ouvert l’armoire en me demandant la question qui tue : Est-ce que je me fais du pop corn avec beaucoup de beurre ou si je me bouffe la boîte de Kraft Dinner que je gardais pour les cas d’urgence!?!?!?!? J’ai opté pour le Kraft Dinner en me disant que c’était beaucoup plus équilibré comme souper. J’ai bouffé la boîte au complet, couronnant le tout avec du chocolat aux amandes (ceux qui pensaient que j’allais perdre du poids pendant mes quatre mois, oubliez ça!). J’ai même réussi à oublier que j’étais en Haïti pendant un moment. Ça m’a fait du bien de décrocher un peu!

NB : Pour ceux et celles qui étaient déçus de ne pas avoir de preuves, je retourne au Club Indigo dimanche prochain. Promis que je prend des photos s’il y a encore une exposition de pectoraux!

Ce qu'il reste de la maison de l'Empereur Dessalines.
On dit que ces maisonnettes étaient construites à l'intérieur
de la plus grande maison et qu'on y tramait des choses pas
toujours très "catholiques"...









Rue Dessalinienne

Six forts avaient été construits par l'Empereur pour protéger la ville des assauts Français et Espagnols. En voici quatre.
Dimanche, jour du Seigneur est aussi jour de blanchissage.




À mi-chemin vers le fort le moins haut. La vue est quand même jolie!

La Source (plus d'infos quand je visiterai)